Pommes de terre 2025 : Une récolte exceptionnelle déclenche une crise des prix sans précédent
Une production record qui bouleverse le marché
La France s’apprête à connaître une récolte de pommes de terre exceptionnelle en 2025, avec une production qui pourrait atteindre 8,5 millions de tonnes, soit 900 000 tonnes de plus que l’année précédente.
Cette augmentation significative s’explique par une expansion considérable des surfaces cultivées, qui atteignent 197 000 hectares en 2025. À elles seules, la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas ont ajouté 55 000 hectares supplémentaires aux surfaces cultivées.
Une situation économique préoccupante
Les volumes atteignent des records, mais les prix chutent à des niveaux proches de zéro sur le marché libre. Ce paradoxe s’explique par un déséquilibre brutal entre une offre excédentaire et une demande qui n’évolue pas.
La situation est particulièrement critique pour les agriculteurs, qui font face à des prix allant de 5 à 15 euros la tonne, alors qu’ils estiment le prix de revient à 150 euros minimum.
Impact sur la filière et perspectives
Les conséquences de cette crise dépassent les champs : elles concernent les transporteurs, les industriels et la distribution, révélant les vulnérabilités structurelles d’une filière stratégique pour l’économie agroalimentaire.
Cette « récolte miracle », saluée au départ, a rapidement saturé le marché. Les capacités de stockage sont insuffisantes et l’exportation ne peut pas absorber un tel excédent.
Solutions et recommandations
La campagne 2025 nécessite d’être pilotée avec responsabilité collective jusqu’à l’été 2026. L’UNPT s’engage à poursuivre son rôle d’analyse et de conseil sur les marchés, à accompagner les producteurs et leurs organisations, et à travailler sur de nouvelles voies alternatives de valorisation pour les volumes hors contrat.
À moyen terme, ce déséquilibre pourrait fragiliser l’investissement agricole. Si les prix continuent à s’effondrer lors de campagnes excédentaires, certains producteurs pourraient se détourner de la pomme de terre, réduisant la diversité de l’offre et accentuant la dépendance aux cycles de prix mondiaux.
