Maroc-Niger : Entre coopération sécuritaire et tensions diplomatiques en 2025

Une relation complexe en mutation
La collaboration sécuritaire entre le Maroc et le Niger a démontré son efficacité remarquable, notamment grâce aux services de renseignement marocains qui ont permis aux forces militaires nigériennes d’obtenir des succès significatifs.
Cependant, les autorités nigériennes ont récemment suspendu un accord de partage de renseignements avec le Maroc, citant des suspicions d’infiltration française et un manque d’efficacité opérationnelle. Cette décision met fin à un contrat signé avec une entreprise marocaine spécialisée dans l’interception des communications.
Enjeux énergétiques et diplomatiques
Les plans du Nigeria pour devenir un fournisseur majeur de gaz vers l’Europe ont été perturbés après la rupture diplomatique avec le Niger voisin. Le pays envisage désormais une nouvelle route de pipeline vers le Maroc, selon la firme de recherche américaine S&P Insights. Le gazoduc transsaharien, une ambition de longue date pour approvisionner l’Europe via l’Algérie, a été compromis suite à la détérioration des relations entre le Nigeria et le Niger.
Contexte régional
Le Niger a officiellement quitté la CEDEAO en janvier 2025 après la période de préavis requise d’un an, et continue de renforcer ses liens avec les autres juntas qui l’ont soutenu pendant la crise, notamment à travers l’Alliance des États du Sahel qui est devenue une confédération en juillet 2024.
Une note positive demeure néanmoins : le Niger, aux côtés du Mali, du Tchad et du Burkina Faso, a rejoint l’initiative lancée par le Roi Mohammed VI le 6 novembre 2023, visant à faciliter l’accès à l’océan Atlantique pour les pays du Sahel.
Perspectives d’avenir
Malgré l’enthousiasme entourant les projets de collaboration, S&P Insight met en garde contre des obstacles significatifs, notamment en matière de financement et de complexités logistiques. De plus, le Nigeria peine actuellement à répondre à la demande européenne en gaz, tandis que les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie et la Libye ont déjà su tirer parti des changements dans la chaîne d’approvisionnement énergétique de l’Europe.