Le chat à tête plate réapparaît en Thaïlande après 30 ans d’absence

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Une redécouverte historique pour la biodiversité

Un chat à tête plate, rare espèce de félin considérée comme probablement éteinte en Thaïlande, a été repéré dans un sanctuaire de la faune sauvage près de trois décennies après avoir été vu pour la dernière fois. Les chercheurs du Département thaïlandais des parcs nationaux et l’organisation Panthera ont réussi à faire 29 observations depuis le début de leur étude en 2024. Cette découverte exceptionnelle, annoncée fin décembre 2025, représente un espoir considérable pour la conservation de l’une des espèces de félins sauvages les plus menacées au monde.

Cette découverte a été faite grâce à l’utilisation de caméras pièges dans le Sanctuaire de la faune sauvage de la princesse Sirindhorn, situé dans le sud de la Thaïlande. Les images collectées apportent une preuve décisive de reproduction en milieu naturel, attestant que l’espèce ne fait pas que survivre, mais qu’elle s’est durablement réinstallée dans cet écosystème.

Un félin unique aux caractéristiques exceptionnelles

Les chats à tête plate, qui ont la taille d’un chat domestique, figurent parmi les espèces de félins sauvages les plus rares et les plus menacées dans le monde. Sa morphologie est parfaitement adaptée au monde aquatique : il possède des pattes à moitié palmées, de petites oreilles, de grands yeux et une petite queue. Nocturne et discret, le chat à tête plate vit généralement dans les écosystèmes humides comme les tourbières et les mangroves, des milieux extrêmement difficiles d’accès pour les chercheurs.

L’Union internationale pour la conservation de la nature estime qu’environ 2500 chats à tête plate subsistent dans le monde, et en Thaïlande, l’espèce a été considérée comme « probablement éteinte » depuis plusieurs décennies.

Des menaces persistantes et un avenir incertain

La survie du chat à tête plate est en danger d’extinction à cause de la destruction de son habitat naturel, notamment par la culture des palmiers à huile. Les forêts marécageuses thaïlandaises ont été fortement fragmentées pour les besoins de l’agriculture, mettant en péril les derniers refuges de cette espèce.

Ces félins sont également menacés par des maladies transmises par des animaux domestiques. Face à ces défis, le Département des parcs nationaux et Panthera entendent intensifier la protection de la zone de To Daeng : renforcement des patrouilles, formations tactiques, déploiement du système SMART Patrol, équipements de surveillance et développement de réseaux d’alerte au sein des communautés locales.

Un espoir pour la conservation régionale

Bien que cette découverte soit porteuse d’espoir, elle ne constitue qu’un « point de départ » pour les efforts de préservation qu’il faudra déployer. La Malaisie et l’Indonésie ont mis en place un projet commun de 15 millions d’euros pour préserver les dernières zones humides intactes, démontrant l’importance régionale de cette question.

Cette redécouverte rappelle que même les espèces considérées comme disparues peuvent persister si leurs habitats sont préservés. Pour les lecteurs, cela souligne l’urgence d’agir pour protéger les écosystèmes humides d’Asie du Sud-Est, véritables sanctuaires de biodiversité dont dépend la survie de nombreuses espèces rares et menacées.

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