Laurent Vinatier en Russie : Moscou fait une proposition à Paris pour sa libération
Une proposition russe pour le chercheur français détenu
La présidence russe a fait une “proposition” à la France concernant le chercheur français Laurent Vinatier, emprisonné en Russie depuis juin 2024, et accusé d'”espionnage”. Des contacts appropriés auraient eu lieu entre les autorités russes et françaises, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, jeudi 25 décembre. Cette annonce intervient après que le président Vladimir Poutine a affirmé lors de sa conférence de presse vendredi dernier “ne rien savoir” de l’affaire et promis de se renseigner, assurant que la Russie ferait “tout son possible” si la loi le permet.
Qui est Laurent Vinatier ?
Laurent Vinatier, né le 23 juillet 1976 à Nantes, est un chercheur français spécialisé dans les relations internationales et l’espace post-soviétique, engagé dans la diplomatie privée à partir de 2014. Ce chercheur de 49 ans, spécialiste de l’espace post-soviétique, était employé par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine. Le 6 juin 2024, Laurent Vinatier est arrêté par le FSB à la terrasse d’un café à Moscou, dans une scène filmée et diffusée à la télévision russe.
Condamnation et accusations d’espionnage
Laurent Vinatier a été condamné en octobre 2024 par un tribunal russe à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu'”agent de l’étranger”. Il avait reconnu les faits tout en plaidant l’ignorance. De nouvelles accusations d’espionnage pèsent également sur lui, ce qui pourrait alourdir considérablement sa peine. Ses parents avaient assuré que leur fils était un “prisonnier politique”, un “pion” utilisé par les Russes pour “faire pression”.
Mobilisation diplomatique et espoir de libération
Le président français est “pleinement mobilisé” pour obtenir la libération “le plus rapidement possible” du chercheur. Cette annonce surprise intervient alors que Paris et Moscou, dont les relations sont au plus bas, ont récemment manifesté publiquement leur intérêt à un contact direct entre les présidents Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. La mère de Laurent Vinatier estime que sa libération “serait une sorte de miracle de Noël”, tandis que une décision de grâce présidentielle dans le cadre du Noël orthodoxe qui se déroule le 7 janvier fait partie des possibilités. La famille reste cependant prudente et attend des précisions des autorités françaises sur cette proposition russe.
