La Fed abaisse ses taux directeurs malgré des divisions internes

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Une décision attendue mais controversée

La Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé mercredi 10 décembre ses taux d’intérêt pour la troisième fois d’affilée, une décision largement attendue par les marchés financiers mais marquée par l’opposition d’un nombre croissant de responsables. Les taux directeurs américains sont réduits d’un quart de point de pourcentage, pour s’établir dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%. Cette mesure intervient dans un contexte économique complexe où la banque centrale doit naviguer entre les préoccupations liées à l’inflation et celles concernant l’emploi.

Des divisions au sein de la Fed

Trois des douze responsables amenés à se prononcer étaient contre cette détente : deux ne voulaient pas de baisse du tout et un voulait une réduction plus forte, d’un demi-point. Le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, a rejoint les opposants qui ont dit publiquement qu’ils s’inquiétaient pour l’heure davantage du niveau de l’inflation que de la santé du marché du travail américain. Cette dissension reflète les défis auxquels fait face la Fed dans la gestion de la politique monétaire.

Un contexte économique incertain

Jerome Powell a considéré que les taux de l’institution étaient désormais autour de leur niveau dit “neutre”, celui qui ne restreint pas l’économie délibérément ni ne la soutient particulièrement. Les responsables de la Fed continuent de prévoir une autre baisse des taux d’intérêt en 2026, selon la médiane de leurs prévisions actualisées mercredi. La banque centrale doit également composer avec l’absence de certaines données économiques officielles, rendant ses décisions plus complexes.

Perspectives pour 2026

Les décideurs ont laissé leurs projections pour le taux des fonds fédéraux inchangées depuis septembre, signalant une seule réduction de 25 points de base en 2026. Sur le plan du PIB, la Fed a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour 2025 (1,7% contre 1,6%) et 2026 (2,3% contre 1,8%). Ces perspectives traduisent une certaine prudence de la part de l’institution face aux incertitudes économiques futures, notamment concernant les politiques tarifaires et leur impact potentiel sur l’inflation.

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