Guillaume Hannezo et son rapport explosif sur la dette publique française
Un économiste au cœur du débat budgétaire français
Guillaume Hannezo est un haut fonctionnaire, dirigeant d’entreprise et banquier français né en 1961. Il est également professeur associé au département d’économie de l’École Normale supérieure où il assure le cours d’économie financière. Après une carrière comme conseiller économique du président François Mitterrand et directeur financier de grandes entreprises du CAC 40, Guillaume Hannezo s’est spécialisé dans le conseil en fusions-acquisitions.
Un rapport qui secoue le paysage politique
Le 8 décembre, Terra Nova a publié une note selon laquelle stabiliser la dette publique française nécessitera un effort de 100 à 120 milliards d’euros par an à moyen terme. Dans une note intitulée « Comptes publics : en finir avec le n’importe quoi (qu’il en coûte) », l’économiste Guillaume Hannezo appelle à une réforme profonde de la gestion budgétaire française, avançant deux leviers incontournables : réduire le taux d’épargne des retraités et relever le niveau de TVA.
Des mesures controversées pour redresser les finances
Il propose deux principaux leviers : réduire les flux épargnés sur les dépenses publiques de retraite en préservant les pensions les plus basses et augmenter un des impôts à taux modéré payés par le plus grand nombre, la TVA ou la CSG. Pour un ajustement de cette ampleur, « on ne fait pas dans la dentelle » et « tout le monde va devoir être mis à contribution », écrit Guillaume Hannezo.
Un appel à la responsabilité collective
On ne pourra pas faire accepter ces sacrifices sans un très gros effort durable des plus riches, et un effort au moins temporaire des entreprises, autour de 10 à 15 milliards d’euros pour chacune de ces catégories. Il fustige l’aveuglement collectif sur la question de la dette, en particulier au sein de la classe politique, qu’il accuse de fuir le débat de fond par crainte du coût électoral.
Un enjeu de souveraineté nationale
Pour Hannezo, la responsabilité budgétaire est aujourd’hui la seule voie crédible pour éviter un emballement incontrôlable des taux d’intérêt à long terme, et la perte de souveraineté qui l’accompagnerait. Ce rapport soulève des questions fondamentales sur l’avenir économique de la France et relance le débat sur les sacrifices nécessaires pour assurer la pérennité des finances publiques. Les propositions de Guillaume Hannezo, bien que politiquement explosives, posent les bases d’une réflexion réaliste sur la trajectoire budgétaire française face à une dette qui atteint désormais 115,6% du PIB.
