Escoire : L’énigme du château d’Escoire relancée 84 ans après le triple meurtre
Un mystère vieux de 84 ans ressurgit
Escoire est un petit village français situé dans le département de la Dordogne et la région de la Nouvelle-Aquitaine, comptant 408 habitants. Mais cette paisible commune est surtout connue pour le mystérieux triple meurtre qui s’est déroulé en 1941 dans son château historique. En décembre 2025, cette affaire criminelle légendaire connaît un rebondissement spectaculaire qui captive à nouveau l’attention nationale.
La nuit tragique d’octobre 1941
Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1941, Georges Girard, sa sœur Amélie et leur femme de chambre Louise sont tués à coups de serpe dans le château d’Escoire, en Dordogne. Au petit matin, Henri Girard, alors âgé de vingt-quatre ans, découvre les cadavres de son père Georges Girard, propriétaire du château, archiviste-paléographe, conservateur des archives du Ministère des Affaires étrangères, de sa tante Amélie et de leur domestique, Louise Marie Soudeix. Henri, qui a dormi dans une aile du château, prévient les gardiens du domaine qu’il a trouvé les trois victimes tuées à coups de serpe. Seul survivant, seul héritier, il est emprisonné 19 mois en attendant le procès… Il sera jugé et finalement acquitté.
Des révélations fracassantes en 2025
Plus de quatre-vingts ans après les faits, sa fille Catherine vient peut-être de livrer le fin mot de l’histoire. En septembre 2025, elle publie un roman dans lequel elle révèle une information retentissante : son père lui aurait avoué la vérité sur le triple meurtre, lorsqu’elle avait 14 ans. Catherine, la fille d’Henri Girard, acquitté dans cette affaire, a publié en août “In Violentia Veritas”, un livre dans lequel elle atteste que son père lui a avoué sa culpabilité quand elle était adolescente. Ce témoignage tardif divise profondément la famille et les experts de l’affaire.
Une polémique qui divise
Cette révélation suscite de vives controverses. L’écrivain Philippe Jaenada dénonce un tissu de mensonges. Il faut dire que dans son ouvrage intitulé “La Serpe” (éd. Julliard), récompensé du prix Femina 2017, il blanchissait totalement Henri Girard. Demi-frère de Catherine Girard, Henri Girard, 78 ans, qui porte le même prénom que son père, pointe une pure fiction. “Rien, dans la personnalité et le parcours d’Henri Girard, ne corrobore ces accusations, a-t-il écrit dans un communiqué transmis à l’AFP.
Signification pour l’histoire criminelle française
L’affaire d’Escoire reste l’une des énigmes judiciaires les plus célèbres du XXe siècle français. Henri Girard, futur écrivain, connu sous le pseudonyme de Georges Arnaud, publiera notamment en 1950 Le Salaire de la peur, roman vendu à deux millions d’exemplaires et porté à l’écran en 1953 par Henri-Georges Clouzot dans un film culte. Ce nouveau témoignage, diffusé dans l’émission “Affaires sensibles” sur France 2 le 7 décembre 2025, relance le débat sur cette affaire qui n’a jamais cessé de fasciner le public français. Pour Escoire et son château, classé monument historique, ce mystère continue d’attirer l’attention bien au-delà des frontières de la Dordogne.


