Dermatose nodulaire contagieuse : une épidémie sans précédent frappe l’élevage bovin français

Une maladie émergente en France
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a fait son apparition pour la première fois en France le 29 juin 2025 en Savoie. Cette maladie virale, fortement préjudiciable à la santé des bovins, entraîne des pertes de production importantes dans les cheptels infectés.
Historiquement présente en Afrique subsaharienne et en Asie, la maladie avait déjà touché les Balkans, la Grèce et la Bulgarie à la fin des années 2010, avant d’être éradiquée grâce à une vaste campagne de vaccination.
Situation épidémiologique actuelle
Au 5 septembre 2025, la France compte 77 foyers confirmés, répartis dans trois départements :
– Savoie : 32 foyers (communes d’Entrelacs, Hauteluce et Chindrieux)
– Haute-Savoie : 44 foyers (communes de Rumilly, Massingy, Marigny-Saint-Marcel et autres)
– Ain : 1 foyer (commune de Culoz)
Caractéristiques de la maladie
La DNC est causée par un virus de la famille des Poxviridés (virus de Neethling) et se transmet par des insectes et acariens hématophages. Elle provoque de fortes fièvres, des nodules douloureux et une grande souffrance chez les animaux, avec une mortalité généralement faible.
Il est important de noter que la maladie n’est pas transmissible à l’Homme, que ce soit par contact avec des bovins infectés, par la consommation de produits issus d’animaux contaminés ou par piqûres d’insectes vecteurs.
Mesures de contrôle et perspectives
La DNC est classée en catégorie ADE dans la Loi de santé animale européenne, nécessitant une déclaration obligatoire et une éradication immédiate. La réglementation impose l’établissement de zones réglementées avec restriction de mouvements dans un périmètre de 20 km (zone de protection) et de 50 km (zone de surveillance).
Les conséquences économiques sont significatives, avec un impact sérieux sur la production laitière. Les mesures sanitaires comprennent l’interdiction de mouvements d’animaux vivants, de semences, d’ovules ou d’embryons pendant au minimum 30 jours, ainsi que la suspension des exportations vers les pays tiers pour les exploitations en zone réglementée.