Le Chou-Fleur en Crise : La Bretagne Appelle au Secours

Introduction : Une Crise Inédite pour le Chou-Fleur Français
La filière du chou-fleur traverse une crise qualifiée d’« ampleur rare » en cette fin d’année 2024. La Bretagne, qui fournit 90 % de la production française de choux-fleurs, se trouve au cœur d’une situation exceptionnelle. Les conditions climatiques très douces ont entraîné un pic de production du chou-fleur et une arrivée de volumes importants sur le marché. Ce légume d’hiver, emblématique de la gastronomie bretonne, fait aujourd’hui face à un déséquilibre majeur entre offre et demande qui menace la survie de nombreux producteurs.
Une Surproduction Liée aux Conditions Climatiques
Les températures exceptionnellement clémentes de l’automne ont bouleversé le calendrier agricole, générant un afflux massif sur les marchés avec près d’un mois d’avance. L’offre est « jusqu’à deux à trois fois plus élevée qu’à la même période l’an dernier. Pourtant, la consommation des ménages français est en baisse : – 8 % par rapport à 2024.
Cette situation est aggravée par une surproduction à l’échelle européenne et une consommation en recul des légumes d’hiver. Les choux-fleurs sont précoces en raison de la douceur des températures, jusqu’à 15 °C dans le courant du mois. Les producteurs doivent récolter leurs légumes plus tôt que prévu pour éviter qu’ils ne deviennent trop gros.
Des Prix Effondrés et des Producteurs en Détresse
La conséquence économique est dramatique. Les prix s’effondrent : la tête de chou-fleur se vend entre 0,27 € et 0,30 €, alors que les coûts de production s’élèvent à 0,70 €, 0,75 €, mettant les maraîchers en situation de perte. Une part « significative » des volumes reste invendue.
La coopérative Terres de Saint-Malo a déjà ponctionné 300 000 euros dans sa trésorerie pour soulager ses adhérents. Certains producteurs envisagent même d’abandonner cette culture ancestrale, transmise depuis plusieurs générations dans leurs familles.
La Mobilisation de la Grande Distribution
Face à cette urgence, plusieurs enseignes de grande distribution (Auchan, groupe Casino, Carrefour, Coopérative U et Intermarché) alertent le 12 décembre sur la situation de surproduction. Les enseignes ont renforcé les volumes de chou-fleur référencés en magasin et multiplié les opérations de mise en avant avec des choux-fleurs vendus jusqu’à 1,19 € l’unité.
Le département des Côtes-d’Armor a encouragé les collèges à proposer du chou-fleur aux élèves à la cantine à partir de la rentrée de janvier. Ces initiatives visent à écouler les stocks tout en soutenant les producteurs locaux.
Un Légume aux Multiples Bienfaits
Au-delà de la crise actuelle, le chou-fleur demeure un légume aux qualités nutritionnelles exceptionnelles. Il est riche en vitamine C (57,9 mg /100g), vitamine B, manganèse et sélénium. Il renforce les défenses immunitaires. Le chou-fleur contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires grâce à ses antioxydants et à sa richesse en potassium.
Sa valeur énergétique est seulement de 25 kcal pour 100 g, donc il a toute sa place dans les régimes minceur. Le légume peut se consommer cru ou cuit, de multiples façons : en gratin, en soupe, en salade ou même en substitut de riz.
Conclusion : Un Avenir Incertain pour la Filière
Cette crise sans précédent questionne l’avenir de la filière du chou-fleur en France. Les organisations professionnelles plaident pour une meilleure adaptation des volumes à la demande, une diversification des débouchés vers la transformation ou la restauration. Un responsable de coopérative résume : « Sans évolution structurelle, ces crises deviendront la norme.
L’appel lancé aux consommateurs français est clair : soutenir les producteurs bretons en intégrant davantage ce légume sain et économique dans leurs menus quotidiens. Il s’agit non seulement d’un geste solidaire, mais aussi d’une opportunité de redécouvrir un légume polyvalent et bénéfique pour la santé. L’avenir de centaines d’exploitations familiales en dépend.









