Publicité Intermarché : une plainte pour messages trompeurs secoue les fêtes de Noël

Une publicité virale au cœur d’une controverse
La publicité de Noël d’Intermarché, mettant en scène un loup dit “végétarien”, a connu un succès mondial avec plus d’un milliard de vues. Pourtant, l’ONG Bloom a déposé plainte le 23 décembre contre cette publicité, jugeant son contenu trompeur et contraire aux règles déontologiques de la publicité. Cette affaire soulève des questions importantes sur la responsabilité des entreprises dans leurs communications commerciales et l’impact des messages publicitaires sur les consommateurs.
Les griefs de l’association Bloom
Le spot publicitaire “alimente une confusion profondément ancrée, bien qu’erronée, entre végétarisme et consommation de poisson”, selon l’ONG environnementale. La plainte a été déposée auprès du Jury de déontologie publicitaire de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité afin de faire retirer en urgence les plans où le loup pêche le poisson puis le cuisine. L’association dénonce également “un message induit mensonger sur l’abondance des poissons”, “en totale contradiction avec l’état de santé de leurs populations”.
Selon Bloom, la publicité sert “au bénéfice direct de la promotion de produits issus de la pêche d’Intermarché, puisque l’enseigne possède sa propre flotte de pêche, la Scapêche, qui pratique notamment le chalutage, la méthode de pêche la plus destructrice d’entre toutes, à échelle industrielle”. Cette dimension commerciale renforce, aux yeux de l’ONG, le caractère trompeur de la campagne publicitaire.
Un précédent et des réactions contrastées
Ce n’est pas la première fois que Bloom épingle l’enseigne pour publicité mensongère. En 2012, l’ONG avait porté plainte contre le groupe pour une campagne vantant les pratiques de “pêche responsable” de sa flotte. L’instance avait donné raison à Bloom : Intermarché s’était vu interdire la reconduite de la campagne.
Cette nouvelle plainte suscite des réactions diverses. Le journaliste Hugo Clément dénonce une dérive de la “pureté militante”, estimant que la publicité véhicule un message positif de bienveillance. D’autres observateurs, comme l’avocat Georges Fenech, reconnaissent l’importance de protéger la faune marine. Cette controverse illustre les tensions entre liberté créative publicitaire et responsabilité environnementale, un débat crucial à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux engagements écologiques des marques.









