Budget 2026 de la Sécurité sociale : ce qui change pour les retraites

Adoption du budget de la Sécurité sociale 2026
Le budget de la Sécu, qui contient la suspension de l’emblématique réforme des retraites, a été adopté par 247 contre 232. Les députés ont définitivement adopté ce mardi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, après un vote en première lecture très serré le 9 décembre dernier. Cette adoption marque une étape cruciale dans la gestion des finances sociales françaises et représente un compromis politique majeur entre le gouvernement et les différents groupes parlementaires, notamment le Parti socialiste.
Suspension temporaire de la réforme des retraites
La mesure phare de ce budget concerne les retraites. Le projet de loi suspend jusqu’à janvier 2028 la marche vers l’âge légal de départ à 64 ans. La génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans, et avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171. Les personnes nées entre 1964 et 1968, qui devraient partir à la retraite entre 2026 et 2030 pourront partir plus tôt que prévu. Mais seulement de trois mois. Cette suspension temporaire constitue un gel de la réforme contestée adoptée en 2023.
Nouvelles mesures en faveur des femmes retraitées
Le budget 2026 introduit également des dispositions spécifiques pour améliorer les pensions des femmes. Leur retraite ne sera plus forcément calculée sur les 25 meilleures années. Si la future retraitée a un enfant, les 24 meilleures années seront prises, si elle en a 2 ou plus, seules les 23 meilleures années seront prises en compte. De quoi rehausser quelque peu le montant de leur retraite. Cette mesure vise à réduire les inégalités persistantes entre hommes et femmes en matière de pensions.
Mesures abandonnées et déficit social
Les députés ont notamment supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l’exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales. Ces mesures, initialement prévues pour générer des économies importantes, ont été rejetées face à l’opposition parlementaire. Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est évalué à 19,4 milliards d’euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025), une amélioration qui reste néanmoins préoccupante pour l’équilibre des comptes sociaux.
Conclusion : un compromis politique fragile
Ce budget 2026 de la Sécurité sociale représente un équilibre précaire entre contraintes budgétaires et protection sociale. La suspension de la réforme des retraites offre un répit aux futurs retraités, tandis que les mesures en faveur des femmes constituent un pas vers plus d’équité. Toutefois, avec un déficit qui reste élevé et des économies moins importantes que prévu, la soutenabilité financière du système de protection sociale français demeure un défi majeur pour les années à venir. Le texte prévoit également la création d’un nouveau congé de naissance, témoignant de la volonté du gouvernement de maintenir un haut niveau de protection sociale malgré les difficultés budgétaires.









