Guerre Ukraine-Russie : Une année 2024 décisive et de nouveaux défis pour 2025

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Introduction : Un conflit qui redéfinit l’ordre européen

L’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine est l’une des plus graves violations de l’ordre de sécurité européen depuis des décennies. Près de trois ans après le début de l’invasion en février 2022, la guerre entre l’Ukraine et la Russie continue de façonner profondément le paysage géopolitique mondial. L’année 2024 a marqué un tournant significatif dans ce conflit, avec des avancées territoriales russes sans précédent depuis les premiers mois de la guerre, mais également des coûts humains considérables pour Moscou.

Bilan territorial : Des gains russes importants en 2024

Selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), les forces russes ont avancé de près de 4 000 km2 en Ukraine en 2024, soit près de sept fois plus qu’en 2023. Au début de l’année 2024, l’armée russe contrôlait 17,61 % du territoire ukrainien. En un an, ce chiffre est passé à 18,14 %. Dès le début de l’année, la Russie a intensifié ses opérations offensives pour arracher la ville stratégique d’Avdiivka à la mi-février.

Le rythme de la progression russe a considérablement accéléré à l’automne : plus de la moitié des gains territoriaux ont été réalisés entre septembre et novembre. Le mois de décembre a cependant marqué un net ralentissement. Cette avancée a notamment été nourrie par l’accélération des mouvements des Russes à l’automne 2024, leurs troupes ayant progressé de 610 km2 en octobre et 725 km2 en novembre.

Le prix humain d’une guerre d’attrition

Une dynamique favorable obtenue au prix du sacrifice de centaines de milliers de soldats. Selon le commandant en chef des forces ukrainiennes, le colonel-général Oleksandr Syrskyi, la Russie a subi 427 000 pertes en 2024, “soit environ 102 pertes par kilomètre carré de territoire ukrainien conquis”, calcule l’ISW. Le ministère de la Défense britannique estime que décembre a vraisemblablement été le mois le plus meurtrier pour l’armée russe depuis février 2022, avec 1 570 pertes (tués et blessés) en moyenne par jour.

Le Conseil de sécurité a également été informé de la situation humanitaire en Ukraine, où plus de 14,6 millions de personnes, soit environ 40% de la population, ont besoin d’aide. Du côté ukrainien, la population civile continue de subir les bombardements quotidiens, notamment sur les infrastructures énergétiques critiques.

Perspectives pour 2025 : Entre négociations et incertitudes

L’année 2025 s’annonce déterminante pour l’avenir du conflit. L’élection aux États-Unis de Donald Trump soulève l’espoir de négociations sur une sortie du conflit en 2025. Les négociations de cessez-le-feu qui se profilent dans le sillage de l’investiture de Trump, le 20 janvier, n’ont pas d’effet significatif sur le terrain. Les stratégies des deux belligérants consistent à occuper le plus de territoire ennemi possible afin de monnayer leurs gains dans l’espoir d’obtenir des conditions de cessez-le-feu plus favorables.

Conclusion : Un conflit loin d’être résolu

Si l’année 2024 a été difficile pour Kiev, “il n’y a pas eu d’effondrement du front”, note l’historien militaire et enseignant à Sorbonne-Université, Guillaume Lasconjarias. La cheffe des affaires politiques de l’ONU a prévenu le Conseil de sécurité qu’il n’y a « pas de fin en vue pour la guerre en Ukraine ». Malgré les perspectives de négociations, la situation sur le terrain reste tendue et l’avenir de millions d’Ukrainiens demeure incertain. La communauté internationale continue d’observer avec attention l’évolution de ce conflit qui redéfinit durablement l’architecture sécuritaire européenne.

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