« Sale conne » : quand une insulte devient un cri de ralliement féministe en France

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Introduction : Une polémique qui secoue la France

Brigitte Macron a qualifié de « sales connes » des militantes féministes qui ont interrompu, samedi 6 décembre, un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, déclenchant une vague d’indignation sans précédent. Cette affaire révèle les tensions autour de la lutte contre les violences sexuelles et la place du discours public dans le débat féministe français.

Les faits : une vidéo qui enflamme les réseaux sociaux

Samedi soir, quatre militantes du collectif féministe #NousToutes, portant des masques à l’effigie de l’acteur avec la mention « violeur », ont interrompu son spectacle dans la salle parisienne des Folies Bergère, scandant « Abittan violeur ». Cette action fait suite aux accusations de viol portées contre l’humoriste en 2021, bien qu’après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier.

Le lendemain de cette interruption, dimanche, Brigitte Macron est allée voir sa représentation parisienne, accompagnée de sa fille Tiphaine Auzière. Sur une vidéo publiée lundi par le site de l’hebdomadaire Public, on voit la Première dame apporter son soutien à Ary Abittan en coulisses avant le spectacle.

Un mouvement de solidarité sans précédent

Il est indéniable que « Sales connes » est devenu, sous impulsion des réseaux sociaux, un cri de ralliement féministe. Des centaines de femmes, dont la comédienne Judith Godrèche qui a publié « Moi aussi, je suis une sale conne » sur son compte Instagram, ont transformé l’insulte en badge d’honneur.

L’actrice française Marion Cotillard a affiché son soutien au mouvement naissant #salesconnes, rejointe par de nombreuses personnalités du monde artistique et politique. Le hashtag cumule des dizaines de milliers de mentions sur les réseaux sociaux.

Réactions politiques et associatives

Sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a fustigé des « propos gravissimes », estimant qu’« une Première Dame ne devrait pas dire ça ». L’eurodéputée insoumise Manon Aubry a critiqué sur X : « On a commencé par les droits des femmes ‘grande cause du quinquennat’, ça termine en les insultant ».

L’entourage de Brigitte Macron a tenté de minimiser la polémique, affirmant qu’il ne fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan ».

Conclusion : un débat de société crucial

Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la parole publique, le soutien aux victimes de violences sexuelles et les limites de la protestation. #NousToutes déplore 210 000 viols ou tentatives de viols commis chaque année et 156 féminicides depuis le début de l’année 2025, rappelant l’urgence de la lutte contre les violences faites aux femmes.

L’incident transforme une insulte en symbole de résistance féministe, illustrant comment les mouvements sociaux peuvent se réapproprier le discours pour créer de la solidarité. Pour les observateurs, cette polémique marque un tournant dans le débat public français sur les violences sexuelles et la légitimité de la protestation militante.

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