Bachar al-Assad : Où se trouve l’ancien dictateur syrien un an après sa chute ?
Introduction : La fin d’une dynastie et l’exil du dictateur
Bachar al-Assad, président de la République arabe syrienne du 17 juillet 2000 au 8 décembre 2024, a marqué l’histoire par sa répression brutale. Une offensive éclair lancée le 27 novembre 2024 par Hayat Tahrir al-Cham a conduit à un soulèvement général, mettant fin à 54 ans de règne de la famille Assad. Cette chute soulève une question cruciale pour des millions de Syriens et la communauté internationale : où se trouve aujourd’hui l’ancien dictateur ?
Un refuge doré à Moscou sous protection russe
Depuis sa chute, il se terre dans la capitale moscovite, dans le faste et à l’abri des poursuites. En octobre dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait confirmé sa présence « à Moscou, pour des raisons humanitaires ». La Russie, son allié historique qui l’avait maintenu au pouvoir pendant la guerre civile, lui offre désormais un exil protégé.
Elle partagerait son temps entre un appartement de luxe du quartier Moskva City — où des membres du clan al-Assad ont acheté une vingtaine d’appartements à coups de millions de dollars au fil de la dernière décennie — et une villa de la banlieue de Moscou. Selon l’enquête d’un journal allemand, la famille Assad aurait acheté près d’une vingtaine d’appartements dans deux tours du quartier huppé de Moskva City.
Un silence imposé et une vie recluse
Depuis qu’il s’est réfugié à Moscou, Bachar al-Assad est invisible. En un an, aucune image de lui n’a filtré. Bachar al-Assad a en fait passé un accord avec son allié Vladimir Poutine : le silence contre la sécurité. Cette discrétion s’explique par les intérêts diplomatiques russes qui cherchent à maintenir de bonnes relations avec le nouveau gouvernement syrien.
Il ferait la navette entre trois appartements situés dans les gratte-ciel de Moskva-City et une villa tenue secrète en périphérie de Moscou, passant, selon plusieurs sources, « des heures à jouer à des jeux vidéo en ligne ». Sa femme Asma, atteinte d’un cancer, lutte contre la maladie dans cet exil doré.
Un avenir incertain face à la justice internationale
L’ancien dictateur, visé par trois mandats d’arrêt français pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de crimes de guerre, est « placé sous une protection extrêmement renforcée » par le Kremlin. En Syrie, dévastée par une guerre qui a fait plus de 580 000 morts selon l’ONU et plus de 100 000 disparus, les habitants ont soif de justice.
Les nouvelles autorités syriennes ont déjà exigé à plusieurs reprises l’extradition de Bachar al-Assad. Au mois de mars, la demande aurait même été faite directement par le président Ahmed al-Charaa à Vladimir Poutine. Cependant, il est peu probable que la Russie livre son ancien allié, considérant que cela enverrait un signal négatif aux autres dirigeants proches de Moscou.
Conclusion : Un dictateur protégé, une justice différée
Un an après sa chute, Bachar al-Assad demeure un symbole puissant de l’impunité. Réfugié dans le luxe moscovite, protégé par Vladimir Poutine, il échappe pour l’instant à toute forme de justice. Pour les Syriens qui ont souffert sous son régime, cette situation illustre le fossé persistant entre l’aspiration à la justice et les réalités géopolitiques. Son sort reste incertain, mais tant que la Russie le protégera, l’ancien dictateur pourra continuer à vivre dans l’ombre, loin des cris de justice de son ancien peuple.
