Budget 2026 de la Sécurité Sociale : Entre Réformes et Compromis Parlementaires

Un Contexte Financier Tendu pour la Sécurité Sociale
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 fait face à une situation budgétaire préoccupante. Le déficit de la Sécurité sociale est passé de 15,3 milliards d’euros en 2024 à 23 milliards d’euros en 2025. Face à cette dégradation, le projet de loi vise à ramener le déficit à 17,5 milliards d’euros en 2026 avec un objectif de retour à l’équilibre en 2029. Cette situation nécessite des mesures d’économies importantes tout en préservant le modèle de protection sociale français.
Les Principales Mesures Adoptées et Rejetées
Les débats parlementaires ont profondément modifié le projet initial du gouvernement. L’Assemblée nationale a adopté la partie “recettes” du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en nouvelle lecture, le 5 décembre. Parmi les changements notables, les députés ont rejeté une taxe sur les tickets-restaurants et maintenu l’exonération de charges pour les apprentis. En revanche, les députés ont approuvé un amendement prévoyant une hausse de la Contribution sociale généralisée sur les revenus du capital, relevant le taux de la CSG de 9,2% à 10,6% sur certains revenus de l’immobilier et de l’épargne.
Des Concessions Majeures du Gouvernement
Pour obtenir une majorité parlementaire, l’exécutif a dû renoncer à plusieurs mesures controversées. Le gouvernement a consenti à la revalorisation en 2026 des pensions de retraite du régime général et des minima sociaux, abandonnant ainsi une économie initialement prévue de 2,5 milliards d’euros. Par ailleurs, les députés ont approuvé la création d’un nouveau congé de naissance dès le 1er janvier 2026, permettant aux parents de prendre jusqu’à deux mois supplémentaires chacun après l’arrivée d’un enfant.
Perspectives et Enjeux pour l’Avenir
Les recettes marqueraient une progression de 2,5% en 2026, tandis que la progression des dépenses serait contenue à +1,6%, avec un objectif national de dépenses d’assurance-maladie établi à 270,4 milliards d’euros. Ces chiffres témoignent d’un effort de maîtrise des dépenses de santé tout en garantissant l’accès aux soins. Le vote final prévu pour le 9 décembre 2025 sera déterminant pour l’avenir du système de protection sociale français et sa capacité à relever les défis démographiques et économiques à venir.









