Sophie de Menthon : Portrait d’une figure influente et controversée du patronat français

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Une cheffe d’entreprise au cœur de la polémique

Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic (Entreprises de Taille Humaine Indépendantes et de Croissance), se retrouve au centre d’une vive controverse en ce début décembre 2025. La dirigeante a déposé une plainte pour injures publiques contre Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, après que cette dernière ait qualifié les patrons menaçant de délocaliser de « rats qui quittent le navire ». Cette affaire illustre les tensions croissantes entre le monde syndical et patronal dans un contexte de débat budgétaire houleux.

Un parcours entrepreneurial remarquable

Fille d’un diplomate à l’ONU et directeur de société, Sophie de Menthon fonde dès 1976, alors qu’elle n’a qu’une vingtaine d’années, sa société de télémarketing, qui comptera jusqu’à 800 salariés avant d’être revendue dans les années 2000. Membre du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) depuis 2010, cette cheffe d’entreprise est devenue une figure médiatique du patronat français.

En 1995, elle prend la présidence d’Ethic, où elle initie en 2003 la « Fête des Entreprises » sur le thème « J’aime ma boîte ! », événement qui se renouvelle le troisième jeudi d’octobre chaque année. Cette initiative vise à réconcilier les Français avec le monde de l’entreprise.

Une militante engagée pour la défense du patronat

Sophie de Menthon est présidente du mouvement Ethic et défend avec force la liberté d’entreprendre et la place centrale des entreprises dans la société. En 2025, elle a publié « Réussir, c’est possible ! » aux éditions Fayard, un ouvrage dans lequel elle donne la parole à quarante-deux chefs d’entreprise emblématiques qui racontent comment ils ont bâti leur succès par le travail, le bon sens et l’enthousiasme.

Son positionnement dans le débat public est clair : elle déplore que « on a tellement désinformé les Français qu’on a ravivé une guerre entre les riches et les moins riches », notamment lors des débats sur la taxation des patrimoines.

Des liens controversés avec l’extrême droite

Sophie de Menthon est accusée par certains observateurs d’avoir l’habitude de tisser des liens entre les patrons et l’extrême droite. La CGT dénonce que le mouvement Ethic serait financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Ces accusations alimentent la controverse autour de son action et de son influence dans le paysage économique français.

Un symbole des tensions sociales actuelles

L’affaire de la plainte contre Sophie Binet révèle les tensions profondes qui traversent la société française. Dans sa plainte, Sophie de Menthon estime que les propos de la syndicaliste constituent un « jugement de valeur négatif qui entache nécessairement l’honneur et la réputation » des chefs d’entreprise. Cette confrontation illustre le fossé grandissant entre les défenseurs du monde patronal et les organisations syndicales, dans un contexte économique et social particulièrement tendu.

Qu’on l’approuve ou qu’on la critique, Sophie de Menthon demeure une figure incontournable du débat économique français, incarnant une vision libérale et pro-entreprise qui suscite autant d’adhésion que de contestation. Son action et ses prises de position continueront sans doute d’alimenter les débats sur le rôle des entreprises et du patronat dans la France contemporaine.

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